"Il n'y a pas de philosophia perennis", ai-je entendu tout au long de mes études.
Un sourire d'initié accompagnait cette déclaration, rejetant dans la naïveté quiconque aurait prétendu la discuter.
Et pendant longtemps je me suis dit que je ne croyais pas à la philosophia perennis,
alors même que je m'efforçais de convaincre mes élèves de l'actualité des questions posées
par Platon ou Hegel, Descartes ou Kant,
ainsi que des réponses formulées par ces philosophes.
J'essayais bien aussi de leur parler de coupures, de ruptures et de révolutions,
mais c'était à chaque fois pour découvrir que rien de tel n'existe.
Il m'a fallu du temps pour appliquer le précepte de Socrate, rejeter ce que je m'imaginais penser
et m'accorder à ce que je pense vraiment :
il y a une philosophia perennis.